Rallye En Famille by Gerald Hammond

Auteur:Gerald Hammond [Hammond, Gerald]
La langue: fra
Format: epub
Tags: Policier
Éditeur: Le Club Des Masques
Publié: 2014-03-07T05:00:00+00:00

CHAPITRE VI

Je passai presque une semaine au lit en compagnie de deux romans policiers et d’un tas de pelotes de laine, ayant décidé de tricoter un sweater pour John (j’avais du mérite car mes poignets me faisaient encore souffrir). Les derniers fils arrêtés, il l’enfila – ce fut d’ailleurs la seule fois !… Allez donc comprendre les hommes !…

Beau avait apporté la télévision dans ma chambre. Il déteste la regarder et ainsi, il en profita pour s’en débarrasser, au moins pour un temps. Ma mère transféra toutes ses activités près de ma couche. John venait régulièrement. J’eus d’autres visites inattendues : les journalistes qui sonnèrent souvent à la porte ; l’enquête avait fait du bruit, tout le Comté en parlait. En lisant le premier article je fus stupéfaite par l’inexactitude de ce qu’on racontait : on me dépeignait prostrée de chagrin. (Si les lecteurs m’avaient vue !…) Un autre quotidien me bombardait actrice, probablement parce que j’étais passée à la télé pour une présentation de maillots de bain. (Rectangle blanc de rigueur, pas convenable pour les enfants, avait décrété le directeur. Entre nous, cela ne l’était pas plus pour les adultes !) Ils avaient dû garder le générique et les photos que je croyais détruites depuis longtemps.

Dans l’après-midi du troisième jour, Louis et Stephen Baynes vinrent me voir, ils étaient dans une passe de sobriété et n’acceptèrent qu’une tasse de thé. Leur courtoisie m’étonna, leurs propos amusants me divertirent et je pensai qu’il était dommage que ces deux hommes soient tombés dans le vice de la boisson. Nous parlâmes de tout et de rien, puis la conversation glissa sur les deux meurtres. La télé donnant un western, je les invitai à le regarder. C’était Le Cavalier des Hauts Pâturages. Nous observions le silence le plus complet quand John entra. Il attendit patiemment que le héros revînt au ranch, puis il tourna le commutateur.

— Vous venez bien tard, John, où êtes-vous allé ? lui demandai-je.

— Creuser la terre pour chercher une mine d’or !

— Avez-vous découvert un filon ?

— Oui, ma chère, j’ai trouvé des montres en or !

Je jetai un coup d’œil sur les frères Baynes pour voir leurs réactions devant cette remarque. Louis blêmit et Stephen regardait John comme un garçonnet admonesté par le maître d’école.

— Bonne idée d’être venus, messieurs, .cela m’évitera de retourner chez vous une deuxième fois, déclara froidement mon fiancé.

— Une deuxième ?

— Mais oui, je viens de chez vous.

— Nous n’étions pas à la maison, s’excusa Stephen, alors…

— Je le sais, j’attendais derrière votre garage que vous soyez partis.

— Expliquez-vous, John, lui intimai-je, de plus en plus surprise. Que cherchiez-vous ?

— L’explication de la querelle entre ces deux génies et Stewart. Apparemment le sujet venait de quelque chose que Hoofer aurait découvert et dévoilé à Stewart… un fait, un indice que seul un mécanicien peut remarquer. J’ai téléphoné à Londres où j’ai touché un collègue pour le prier de mener une enquête sur le business des frères Baynes. Et devinez le joli travail qu’ils font ! Ils sont propriétaires d’une petite boutique de joaillerie dans le West End de Londres.

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